Circus I Love You : on va s’aimer sous la toile !

i-love-you-two_67473c196fa58

Quoi de mieux, en ces temps incertains, qu’une bonne grosse dose d’amour ? Après avoir étrenné UP - Circus & Performing Arts en 2021, l’équipe de Circus I Love You revient pour enflammer les cœurs de tout âge. Engouffrez-vous sans hésiter sous leur Chapiteau, vous en ressortirez tout chauffés d’amour ! Si vous avez aimé le précédent spectacle, vous allez adorer I LOVE YOU TWO! Tout à la fois acrobates, acteur·ices, musicien·nes, les 8 Artistes de la Compagnie affolent les compteurs du talent. Leur truc? La certitude que le Cirque peut parler à tous et toutes. « Le geste acrobatique fait partie de l’histoire collective des gens », estime Julien Auger, fondateur de la compagnie avec Sade Kamppila. Une foi qui sème la joie partout sur son passage.

Sous les feux chatoyants, l’équilibre se fait poésie : perché sur une contrebasse, l’acrobate défie la gravité au rythme de la musique live. © Gogor Production

Toutes celles et ceux qui ont eu la bonne idée de pousser la toile du Circus I Love You, en 2021, s’en souviennent immanquablement : une heure d’énergie pure, pour une irrésistible déclaration d’amour au Cirque. Difficile de rêver meilleur baptême pour l’installation de UP – Circus & Performing Arts à Molenbeek ! Près de 4 ans plus tard, haut les cœurs : l’équipe y revient pour dévoiler le bien nommé I LOVE YOU TWO. Comme toutes les histoires d’amour qui durent, l’équipe se réinvente tout en conservant sa personnalité unique, fruit d’un mélange fécond entre écriture acrobatique et composition musicale. Sans un mot ou presque, I LOVE YOU TWO vous racontera bien des choses, avec l’amour pour thème et pour guide. « Oui, on est une bonne bande hippies », rigole Julien Auger, que nous avons rencontré à quelques jours de l’arrivée de la Compagnie à Bruxelles. « On a envie de mettre le public en action vers la paix et l’amour! » 

 

Après « I love you », voici I LOVE YOU TWO! Sous le Chapiteau, retrouve-t-on les mêmes ingrédients d’amour ? 

 C’est la même intention générale : on veut toujours envoyer du rose ! Nous sommes comme le peintre qui peint plusieurs fois la mer. Nous, c’est l’Amour ! On revient à ce thème pour l’explorer autrement. Ce qui change, c’est l’angle d’attaque. « I love you » était un joyeux bordel. On cherchait à entrer et à sortir le plus vite possible de la piste, dans un enchaînement continu de séquences. Résultat, nous n’avions pas le temps d’installer des agrès plus techniques, comme la bascule. Je pense que nous réussissions notre transmission de la paix et de l’amour ! Mais cette fois, nous avons voulu resserrer les choses, avoir un focus plus clair. I LOVE YOU TWO est constitué de 3 duos, avec chacun leur univers. Le thème de l’amour convoque naturellement l’idée du duo, qu’il s’agisse du couple amoureux, de l’amour de la famille, de l’amitié… Il y a donc une lisibilité différente, qui prend la forme de 3 petits spectacles de 20 minutes, en quelque sorte. Cette « Circographie », pour reprendre le terme de Maroussia Diaz Verbèke, permet aussi un autre rapport à la musique : dans « I love you », c’était un joyeux mélange, les bouts de musique se mêlaient aux bouts d’acrobaties ! I LOVE YOU TWO a permis l’écriture de compositions plus élaborées, avec un début, un milieu, une fin. Rien de transgressif, mais ça a ouvert de nouvelles portes pour nous. 

 

Quand la confiance se mesure à bras tendus : main contre main, deux acrobates suspendent le temps dans un vertige délicat. © Gogor Production

Acrobates, musiciens, interprètes : « I love you » dévoilait le talent tout-terrain des membres de la Compagnie. On se souvient notamment que tu jouais de la clarinette en équilibre sur la tête. Retrouvera-t-on ce côté « touche-à-tout » dans I LOVE YOU TWO ? 

Oui, ce croisement entre acrobatie et musique, c’est notre chère obsession ! La création de la musique est collective. Elle naît d’un dialogue avec l’écriture acrobatique – tout comme l’acrobatie s’écrit en lien avec la musique. La forme du spectacle permet un orchestre beaucoup plus constitué : là où nous passions sans cesse de l’un à l’autre dans « I love you », ici les musicien·nes ne changent pas pendant 20 minutes, on se met au service du duo en piste. 

 

 

Sans tout dévoiler, mais pour nous faire rêver d’avance, peux-tu nous dire quels sont les agrès qui distinguent les 3 duos ? 

 

Pour le premier, Sade & moi utilisons un trapèze ballant, une perche et une petite note de jonglage. Pour le deuxième, Oskar & Benoît sortent les engins métalliques : la roue pour Oskar et la spirale pour Benoît, pimentées d’acrobaties avec instruments et de percussions corporelles. Et pour le troisième duo, Philomène & Félix utilisent la bascule et le funambulisme. 

Dans le cercle d’acier, les corps dansent avec la lumière. Jeux d’anneaux, jeux d’ombres, tout devient mouvement. © Minja Kaukoniemi

Tout se passe sans un mot. Qu’est-ce qui nous fait ressentir que ce sont des duos d’Amour ? 

 

Justement, la sensation est très importante, plutôt que l’intellect. Le type d’Amour voyage dans la tête des gens. Nous préférons l’intention à la narration. En Piste, il s’agit davantage d’impressions que de choses qu’on souligne. Le plus narratif, c’est une accolade : un mouvement symbolique qui permet d’orienter l’interprétation du public. 

 

La Compagnie croit dur comme fer au geste de Cirque pour nous parler au cœur ? 

 

Oui, nous essayons d’explorer la puissance du Cirque en lui-même, plutôt que de le mêler à d’autres Arts, comme le Théâtre ou la Danse. Le Cirque contemporain tente parfois d’aborder une thématique très précise. De jeunes artistes créent des spectacles où ils et elles défendent un point de vue, notamment politique. C’est chouette ! J’en suis très volontiers spectateur. Mais je trouve aussi dommage que le Cirque ait une sorte de complexe d’infériorité par rapport au Théâtre ou à la Danse contemporaine. Le geste acrobatique fait partie de l’histoire collective de gens. Je constate qu’il y a beaucoup de gens qui ont du mal à se retrouver dans le contexte du Cirque contemporain, qui leur semble nécessiter une sorte de « formation ». Le public veut voir de l’acrobatie, les acrobates veulent en faire. Pourquoi s’en empêcher ? C’est l’idée qui fonde notre Compagnie : qu’est-ce qui reste du Cirque, une fois émancipé du contexte commercial et traditionnel, mais aussi des autres formes d’Arts ? 

 

 

Que cherchez-vous à provoquer chez les spectateurs et spectatrices ? 

Les notes se glissent entre les figures, portées par l’accordéon et la contrebasse : une musique qui pulse et fait vibrer le cœur du chapiteau. © Gogor Production

Le Cirque peut amener à vivre certaines émotions qui ne passent pas par des choses articulées. Ce n’est peut-être pas un point de vue politique, mais c’est un encouragement à l’action. Si on y croit, si on croit à la force du Cirque comme outil d’expression, il peut inspirer le public à agir. Et nous avons envie de l’encourager à l’action vers la paix et l’Amour. C’est la mer qu’on a décidé de peindre de spectacle en spectacle…

Chouette, cela semble annoncer un « I love you 3 » ! 

 

Haha ! Hé bien nous changeons un peu la série : nous créerons notre prochain spectacle en novembre au festival Les Boréales de Caen en novembre et il s’appelle « Fun N°1 » ! On va commencer et on va voir où cela nous emmène. 

 

 

À Bruxelles, on l’espère! D’ailleurs, UP a coproduit I LOVE YOU TWO. Qu’est-ce que ce Centre scénique circassien, au cœur de l’Europe, apporte à une Compagnie comme la vôtre ? 

 

Il faut savoir que 95% des personnes qui ont le pouvoir de décider de la destinée du Cirque – à la tête d’Institutions ou dans les Ministères – n’ont aucun passé acrobatique. UP est un des très rares exemples d’institution dirigée par des gens issus du Cirque. Je défends à fond le projet de UP, parce qu’il a plus de légitimité que 95% des institutions circassiennes en Europe. La programmation est diversifiée, ils sont très proches des artistes, ils cherchent à savoir et à comprendre « c’est quoi ton prochain truc ». On est friand de ce genre de relations. S’il ne s’agissait que de moi, il y en aurait beaucoup plus, parce que lieux tels que ceux-ci permettent le développement du réseau Cirque – notamment sous Chapiteau. 

I LOVE YOU TWO 

de & avec Circus I Love You 

 

→ A voir à UP Circus & Performing Arts 

Sous chapiteau

Jeudi 15.03 à 20:00 

Vendredi 16.03 à 20:00 

Samedi 17.03 à 19:00 

Dimanche 18.03 à 17:00 

Jeudi 22.03 à 20:00 

Vendredi 23.03 à 20:00 

Samedi 24.03 à 19:00 

Dimanche 25.03 à 17:00 

 

→ Infos & Tickets : Pay What You Can – Billetterie 

+ lien vers page UP / spectacles 

Sous la toile, les corps s’envolent. Une planche, un bond, un envol suspendu : c’est l’amour du risque et du spectacle qui s’écrit dans l’air. © I Love You Two

18.03.2025
Résidence

Résidences d’Hiver – la Création nous réSHOWfe.

11.03.2025
Spectacles

Courbatures : une bonne dose de punk pour défier le temps qui passe

27.02.2025
Spectacles

Voyage au pays de la jongle