Une nouvelle envolée pour le Mât chinois!

Rencontre autour du Mat chinois UP - Circus & Performing Arts - photo UP - Circus & Performing Arts -64 (1)

Le temps d’un Week-End vertigineux, ces 23 & 24 avril 2022, UP - Circus & Performing Arts s’est transformé en épicentre pour les « machinistes ». Un rendez-vous de techniciens? Pas du tout : un grand rassemblement de « Pros » du Mât chinois, venus des 4 coins du globe, pour répondre à l’appel des 3 acrobates organisatrices, convaincues des vertus de l’échange. « Ce genre de rassemblement accélère la progression de chaque participant », observe Aviva Rose-Williams, à l’initiative de ce premier essai, avec Rocio Garrote & Charlotte Mees. « Le but, c’est aussi de créer du lien, entre professionnels. » Opération plus que réussie pour cette première « convention » bruxelloise, qui a musclé les bras & réchauffé les âmes, après l’éloignement lié au Covid..

« Ça fait du bien partout! », rigole Ohtocani Álvarez. Le sourire de ce grand acrobate de 29 ans, venu du Mexique pour l’occasion, résume bien la folie d’un week-end baptisé Passion verticale, rencontre autour du mât chinois. Pendant 2 jours, une trentaine de professionnels du mât ont fait vibrer les salles d’entraînements de UP – Circus & Performing Arts d’une joie totalement contagieuse. On parle anglais, néerlandais, français ou espagnol, mais en fait, on y parle surtout par les corps, lancés à l’assaut de ce poteau vertical qui fascine l’humanité depuis la nuit des temps. « En 2 jours, on peut apprendre énormément », poursuit Ohtocani. « Le fait d’être rassemblés entre professionnels permet de regarder et d’être vu, de conseiller et d’être aidé. Tu avances beaucoup plus vite que dans ton entraînement habituel! » 

La force du groupe : c’est bien l’atout de ces rassemblements professionnels, souvent appelés Conventions par le secteur. Ici, tout a commencé par la volonté de 3 acrobates passionnées, Aviva Rose-Williams, Rocio Garrote & Charlotte Mees, qui ont pressenti les potentialités d’un tel Rendez-Vous. « L’idée nous est venue par un appel sur le net, en janvier : je cherchais à partager mon espace de travail avec d’autres ‘machinistes’ et j’ai été frappée par le nombre de réponses enthousiastes. Je ne m’attendais pas à un tel appel d’air », explique Aviva. « Bruxelles a une forte densité en professionnels du mât chinois, la ville est au centre de l’Europe, on s’est dit que le moment était venu de tenter une convention! » Le trio propose le projet à UP – Circus & Performing Arts, qui y reconnaît ses propres enjeux : « Ce type de rendez-vous fait vivre le lieu comme on l’a toujours imaginé, c’est-à-dire comme un carrefour pour le monde professionnel. La proposition vient du terrain, c’est un besoin réel auquel nous sommes ravis de prêter main forte », expliquent les directeurs Catherine Magis & Benoît Litt, au cœur de la ruche circassienne. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

S’élever par l’intelligence collective.

 

À UP, une petite forêt de mâts a poussé dans les salles. On s’encourage, on papote, on essaye, on collabore : de toute évidence, cette première Passion verticale repose sur l’intelligence collective. « Les échanges accélèrent l’information, à tous points de vue », développe Aviva Rose-Williams. « Tu vois les réussites et les ratés des autres participants. Cette observation collective te permet d’avancer beaucoup plus vite et d’aller plus loin. C’est comme si on écrivait des phrases tous ensemble, avec des voix différentes. » Ce partage de techniques se complète naturellement par les vertus de la rencontre humaine. « Le but, c’est aussi de créer du lien, entre professionnels », poursuit Aviva. « Tout le monde est clairement heureux de se rencontrer à nouveau après la crise sanitaire. Et les contacts que l’on crée ici sont utiles pour la suite de nos parcours : si quelqu’un cherche un ou une artiste pour assurer un remplacement ou pour se lancer dans une création, on connaît mieux notre propre réseau! Il y a aussi un enjeu artistique et collaboratif. » 

« Au Mexique, je suis considéré comme un professionnel. Mais quand tu arrives en Europe, tu te rends compte que le niveau est beaucoup plus haut », commente Ohtocani Álvarez, après une figure [tout à fait] épatante. « Lors d’un premier voyage, en 2016, j’ai pu participer à la Convention de Mât chinois & Pôle dance de Bordeaux. J’ai l’impression d’avoir plus appris en 3 jours que jusqu’alors! J’exagère à peine. C’est le même principe que je retrouve ici, à UP. Je continue à apprendre. De toute façon, la technique ne t’attend pas : le niveau général a encore monté en 6 ans, c’est évident! Ce qu’il y a de précieux, c’est qu’il ne s’agit pas d’une compétition. On essaye de trouver notre propre langage artistique. Tu ne dois pas être super fort, tu dois trouver ce que tu as à dire pour le public. On peut imaginer des machinistes de 60 ans. J’en ai vu un récemment : il avait 63 ans et sa présence était magnétique. Peu importe ton âge, tant que tu as des choses à partager avec les autres. » 

 

 

 

Transmission naturelle.

 

Vieux loups des mâts ou tout jeunes pros se pressent d’ailleurs avec le même élan à cette première rencontre bruxelloise. Foucauld Falguerolles, qui n’a rien d’un papy mais appartient plutôt aux « vieux loups », n’aurait raté le rendez-vous sous aucun prétexte. « C’est du jamais vu à Bruxelles! », rappelle-t-il. « Jusqu’à présent, aucun lieu ne pouvait accueillir ce genre de rencontres. UP propose des espaces de travail super équipés, où chacun a sa place. Ça nous a fait du bien de pouvoir vivre une telle expérience de groupe. » Ce « machiniste » expérimenté, qui enseigne notamment au Lido de Toulouse, a-t-il encore quelque chose à apprendre ? « Tu as toujours à apprendre quand il y a du partage. Et je n’avais pas fait certaines figures techniques depuis des années ! Aujourd’hui, j’adore transmettre. C’est une passion venue sur le tard. Ici, cela se fait naturellement, sans hiérarchie. »  

Le Mât chinois n’a visiblement pas fini de défier l’imagination humaine. « L’agrès s’est libéré de ses contraintes : on invente de nouvelles formes constamment », observe Aviva. « On n’en a pas fini avec le mât ! On peut même dire que c’est une nouvelle envolée. » Et au futur, l’équipe se prend déjà à rêver d’une prochaine rencontre, qui pourrait inclure des spectacles ou des formations sous forme de Masterclasses. Après Bordeaux en octobre, Bruxelles pourrait devenir la capitale du mât en avril ? « On ne veut pas du tout créer de compétition. On cherche plutôt à créer un complément. » La collaboration est décidément très circassienne. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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En attendant le prochain Rendez-vous Passion Verticale, les Trainings sont ouverts à UP –Circus & Performing Arts, du lundi au vendredi, de 9 à 19h. Et des Mâts chinois sont toujours disponibles ! 

 

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