Prix Abraté pour l’Espace Catastrophe : un secteur de plus en plus reconnu.

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Chaque saison, le Prix Bernadette Abraté récompense « un apport majeur aux arts de la scène en Fédération Wallonie-Bruxelles », à l’occasion des Prix Maeterlinck de la Critique. Cette année, le jury a choisi de récompenser l’Espace Catastrophe, qui y voit un signal encourageant de la reconnaissance du secteur Cirque, sur un « chemin toujours en cours ».

Depuis 2006, en plus du palmarès qui récompense les meilleurs spectacles, metteur.e.s en scène ou interprètes de la saison écoulée, les Prix Maeterlinck de la Critique distinguent un coup de cœur au long cours : une structure ou une personne donc l’action représente « un apport majeur aux arts de la scène en Fédération Wallonie-Bruxelles ». Ce Prix spécial porte précisément le nom d’une journaliste qui a marqué le paysage audiovisuel par l’endurance de sa passion culturelle, Bernadette Abraté. En 15 ans, ce Prix a récompensé un solide panel de fortes personnalités des arts de la scène, de René Hainaux en 2006 jusqu’à Isabelle Pousseur l’an dernier, en passant par Jean-Marie Piemme, Frie Leysen, Anne Kumps, Philippe De Coen, Philippe Grombeer, Michèle Braconnier ou Josse De Pauw.

Cette année, en récompensant Catherine Magis et Benoît Litt pour l’action de l’Espace Catastrophe, le jury des Prix Maeterlinck a souligné que, sans eux « le cirque en Fédération Wallonie-Bruxelles ne serait pas tout à fait le même ». Et c’est bien dans cet esprit collectif que les fondateurs et directeurs de l’Espace Catastrophe ont réagi à cette « chouette nouvelle ». « C’est un prix qu’on ne prend pas uniquement pour nous, mais pour toute la communauté circassienne », ont insisté Catherine Magis et Benoît Litt lors de la cérémonie « confinée » de cette année. « Quand on parlait de cirque actuel il y a 25 ans, on nous regardait comme des extraterrestres ! Et notre projet transdisciplinaire et transversal semblait hors normes. Aujourd’hui – dans des circonstances normales – les publics ne cessent d’augmenter. Les principes de « mutualisation » deviennent évidents pour tout le monde. C’est du côté des décideurs politiques qu’il y a encore des barrières à faire tomber. La route n’est pas terminée. »

On peut compter sur notre duo de choc pour ne pas s’endormir sur leurs lauriers : « Au contraire, si on ne peut pas se serrer les mains, c’est le moment de se serrer les coudes. »

Portrait de Catherine Magis & Benoît
par Laurence Bertels pour les Prix Maeterlinck de la Critique

« Fondateurs et directeurs de l’Espace Catastrophe, ils sont le mariage de l’eau et du feu, le yin et le yang, l’acrobate des mots et le jongleur des chiffres. Virtuoses de l’impossible, rien ne les arrête, surtout pas l’improbable, et ils remettent, à l’infini, leurs tours de force sur le tapis. Avec eux, le Cirque sera au sommet, ou ne sera pas.

Leurs premières chaotiques et passionnantes Pistes de lancement, orchestrées voici près de vingt-cinq ans, les ont directement propulsés en haut de l’affiche. Devenu Festival UP!, cette biennale internationale du Cirque contemporain leur valut, l’an dernier, le label de Best International Event. Belle reconnaissance pour leur Espace Catastrophe, Centre international des Arts du Cirque, créé en 1995, et qui depuis ressemble à une ruche qui bourdonne en permanence, en soutien à la création contemporaine.

Des projets plein les poches, de soutiens d’artistes en coproductions, de formations aux aides à l’écriture, ils ont aussi travaillé avec le Créahm pour de remarquables Complicités, une expérience inoubliable, dont ils parlent encore, des pépites plein les yeux. Et se sont lancés, cinq ans durant, dans l’édition du magazine C!RQUE en CAPITALE.

Avec trente spectacles, venus de tous pays, et cinquante-cinq représentations, pendant une dizaine de jours dans autant de lieux bruxellois, le Festival UP! venait nous sortir de l’hivernage. C’était sans compter avec l’arrivée d’un trapéziste invisible, un monsieur déloyal, venu sonner la fin de la représentation avant qu’elle ait commencé.

Coup de massue, après une autre déconfiture, l’an dernier, suite à l’annulation d’un vaste projet, Cirk, à Koekelberg, sur lequel Catherine Magis et Benoît Litt, œuvraient depuis de longues années.

Mais rien n’abattra les duettistes, qui depuis leurs premières pistes, dans une salle confidentielle, aux Anciennes Glacières de Saint-Gilles, n’ont cessé de se relever, doués d’autant de vies que les chats.

D’un optimisme à tous crins, et d’un enthousiasme contagieux, l’insatiable Catherine Magis n’a pas son pareil pour chauffer les salles. Mais cette boule d’énergie, ancienne acrobate, qui a dû abandonner la piste suite à une fracture de la colonne vertébrale, en 1994, ne travaille jamais sans filet. Le sage et philosophe Benoît Litt, directeur administratif de l’Espace Catastrophe, se tient toujours aux aguets, prêt à la rattraper, à la contenir, à rectifier le cap, à lever la voilure et à analyser la situation.

C’est lui qui tient les comptes et elle la barre pour que l’équipage, qui a osé, avec raison, défier le sort, ne courre jamais à la catastrophe. »

Laurence Bertels

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